1. Let the adventure begin

Fin septembre 2021...

Un petit restaurant à deux, rêvant de l'Inde...

Le cadre est idéal pour rêver de ma patrie. Le Covid est déjà en train de désorganiser mes plans. Mon envie de déterrer mon passé augmente de jour en jour.

Entre les affiches indiennes de Bollywood et l'image géante de Ganesh, le dieu indien des éléphants pour lequel j'ai toujours eu un faible, mon corps se sent en pleine forme.

Notre intention était de nous rendre en Inde en famille en 2022. Mais l'attente est difficile. Mon mari ressent ma tension et décide de trancher : "Pourquoi n'y vas-tu pas avec une amie ?". À la veille de la consultation avec le “Afstammingscentrum’, j'exprime mon désir de me rendre en Inde ; ce désir contraste fortement avec la culpabilité que je ressens à l'égard de mes enfants. Le dilemme me déchire, mais mon mari m'encourage : comment organiser un beau voyage pour ses enfants quand on a soi-même la nostalgie de son propre passé ? Et oui, il a raison. C'est un soulagement pour moi de réaliser qu'il donne la priorité à ma propre histoire. Après une nuit agitée, je prends la voiture pour me rendre à Gand, très tôt. En chemin, j'appelle une amie pour lui demander si elle veut bien m'accompagner dans ce voyage vers la "vérité". Le même jour, elle m'informe que oui, elle va m'accompagner. Je suis stupéfaite et les larmes coulent sur mes joues. Quel investissement de sa part, quelle tension qui tombe de mes épaules, mais cette tension est rapidement remplacée par de nouveaux sentiments : comment dois-je m'y prendre, dois-je commander les billets d'avion maintenant, souscrire une assurance voyage, envoyer un message à l’orphelinat... Ma tête tourne avec toutes les pensées qui trébuchent les unes sur les autres.

Bientôt, nous réservons les billets pour Patna, la ville d’où je viendrais. Mais cette réservation des billets fait frémir mon corps. C'est étrange, n'est-ce pas?

Je remonte dans le temps: la première fois que je suis retournée en Inde. C'était en décembre 2003, avec ma mère adoptive. Outre l'effet traumatisant que l'adoption a eu sur moi lorsque j'ai quitté définitivement l'Inde, j'ai connu une forte dose de stress lorsque j'ai dû retourner en Belgique, pour la deuxième fois de ma vie. En plus de cela, nous avons été retardées de trois jours parce qu'il n'y avait pas de place dans l'avion. Un brouillard dense a fait que notre premier vol de retour a été annulé. Nous avons été obligées de rester une nuit supplémentaire à l'hôtel. Le lendemain, nous nous sommes envolées pour New Delhi où, une fois encore, il n'y avait pas de place pour nous en tant que passagères. Pour moi, la période des fêtes n’était plus une célébration dans ces circonstances. Nous avons été logées dans un hôtel à New Delhi. La tentative suivante à New Delhi pour obtenir un avion n'a rien donné. Nous avons dû passer une nuit dans la zone de transit, avec toutes nos affaires à surveiller. Ce n'était pas drôle, j'ai même vu un rat traverser le restaurant. Je me sentais sale, fatiguée et mentalement épuisée. Je ne voulais qu'une chose: retrouver mon amoureux et mon lit.

En réservant les billets pour le voyage en avril 2022, j'ai revu ce film devant mes yeux, et j'ai eu des sueurs froides. Ma copine et moi sommes alors tombées d'accord: pas de vol via New Delhi mais nous allons trouver une autre correspondance qui ne soit pas plus chère. J'étais soulagée qu'elle soit si compréhensive. Et ce n'est que le début d'une aventure qui prendra de nombreuses tournures inattendues.

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