11. Suis-je célèbre ou ai-je une réputation douteuse?

Voici le cadre actuel pour écrire ce blog : dans le hall des arrivées de l'aéroport de Mumbai, avec vue sur les arbres, le petit cafétaria Chai Point et le stand de Street Food. Nous attendons notre correspondance pour l'Allemagne.

C'est le moment idéal pour écrire la suite de mon blog. Nous avons atterri sans problème de Patna ce matin. J'ai complété mon journal dans l'avion, et je viens de répertorier tous mes contacts en Inde et de faire un récapitulatif des événements les plus importants de chaque jour.

Voici ce que j'ai envie de partager avec vous. Mardi dernier, nous étions à Muzaffarpur pour la deuxième journée consécutive. Là, nous avons pu parler au SDO, the Sub Division Officer. Cette personne a une fonction administrative importante et peut consulter les listes de résidents dans le cadre des élections. Le vote est obligatoire en Inde. Nous lui avons raconté notre histoire, par l'intermédiaire d'un ami interprète. Après la conversation, nous avons souri et pris une photo ensemble. Le SDO a promis de faire de son mieux pour nous aider, mais les vacances de Pâques entraîneraient un certain retard. Du jeudi saint au dimanche de Pâques, la plupart des Indiens travaillant dans l'administration sont en vacances. Nous nous sommes dit au revoir avec un bon sentiment.

Le mercredi 13 avril, nous sommes retournées à l'orphelinat pour la dernière fois. Nous avons dit au revoir à Lucky et aux sœurs. Ensuite, nous avons mangé un délicieux burger végétarien dans le McDonalds de la ville. Nous avons terminé la journée par une sortie en bâteau sur le Gange, le fleuve sacré du pays. J'ai apprécié la cet endroit paisible sous le coucher de soleil. C'était le moment idéal pour se souvenir du décès de mon amie Anne-Michèle. J'ai, symboliquement, jeté des cœurs en bois dans le fleuve sacré, en souvenir d'elle mais aussi comme un signe fort qu'elle était la première amie qui m'a accompagnée en Inde en 2004. Elle a pris mon pays de naissance tel qu'il était, avec ses côtés négatifs et positifs. Je lui en suis toujours reconnaissante. Et je porte toujours son chaleur dans mon cœur.

Le jour suivant, nous avons fait une pause. Nous avons relu toutes nos informations, discuté des progrès et structuré les derniers détails. Soudain, le message est arrivé que nous étions dans le journal. Mes intestins s'effritent, je me sens mal et des larmes de peur coulent sur mes joues. Je voulais surtout éviter de mettre ma mère en danger, car un enfant qui a été donné en adoption est encore souvent considéré comme tabou. Nos amis nous ont donc conseillé de mettre la recherche en attente. Pourtant, je ne voulais pas prendre de décisions aussi radicales. Pourquoi nos amis étaient-ils si méfiants ? Vous devez comprendre un peu la culture indienne. Il faut être prudent car les villageois vivent encore selon le système des castes. Ce système garantit que les gens vivent en fonction de leur rang et, par conséquent, pas mal de personnes des rangs supérieurs méprisent les rangs inférieurs. Chaque grade a sa tâche. Les villageois sont souvent très pauvres et n'appartiennent même pas à un rang. J'ai le sentiment d'appartenir à ce rang hors-caste, mais ce sentiment n'est peut-être pas exact.

Nous avons décidé de ne pas répondre à l'article mais nous avons exprimé notre mécontentement par le biais de nos contacts. Apparemment, un journaliste était présent à la rencontre avec le SDO, bien que nous ne le sachions pas. L'article dramatise plutôt ma recherche et me dépeint comme une dame très riche. Il est clair qu'un certain nombre de choses ne sont pas tout à fait correctes, mais cela n'est possible que parce que je n'ai parlé à aucun journaliste. Nous tentons aujourd'hui de rectifier ce manquement en rappelant aux responsables leur devoir : ils ont publié l'article dans les médias à notre insu. Ils doivent maintenant s'assurer que l'aide est fournie. Puis-je transformer cette notoriété en un résultat efficace ? Est-ce que je vais rester célèbre ou ai-je une réputation douteuse dans le Bihar?

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