40. Rêve volé - Novembre/Adoptee Awareness Month
Depuis mon retour d'Inde, nombreux sont ceux qui me demandent comment je vais. La semaine dernière, j'ai eu besoin de beaucoup de temps pour m'habituer au rythme belge. Je voulais renouer les contacts avec mes enfants et mon mari. J'avais également besoin de temps pour accepter que ma recherche n'ait pas encore permis de retrouver les membres de ma famille. Mais j'ai gagné beaucoup d'autres choses en retour : de nouvelles amitiés, de nouvelles informations sur l'histoire de la région, les habitudes alimentaires et les questions religieuses qui sont toujours présentes et qui ont une grande influence sur la vie des gens là-bas. Et pourtant, j'ai encore un rêve... ou plutôt : ai-je rêvé... ?
La nuit dernière, j'ai fait un rêve.
Dans le cadre de la recherche de mes racines/famille, j'ai visité une organisation en Flandre. Je suis entrée dans un grand hall : des portes sombres et un grand mur vert clair avec un plafond blanc.
Via de deur links kwam ik binnen in een soort van ontvangstruimte. Ik moest eerst door een smalle zwarte gang en via een plooideur bereikte ik een salon. Er stond enkel een rechthoekige donkere salontafel met enorme schuiven aan elke kan. Ik ging op de grond zitten en trok zo’n schuif open. Ik tuimelde erin en kwam uit in een prachtig groene omgeving, waar vogeltjes vrolijk floten. Ik kon me moeilijk oriënteren en zag in de verte een man op het veld werken. Hij zwaaide met een sikkel in de lucht en kapte er de rijstplanten mee. Hij legde deze rijstplanten in hoopjes naast elkaar. Aan de andere kant zag ik donkere wolken, alsof een onweer op ons af zou komen. Ik rende naar de man en wilde hem inlichten over de moessonregens, en dat hij zich in veiligheid moest brengen. Als ik mijn benen in beweging wil brengen, is hij verdwenen. Ik draai op mezelf, maak een tollende beweging en val neer in het frisgroene gras. Plots schrik ik wakker en bevind me naast de salontafel. Wie was deze man? Mijn vader? Een vriend? Een wijze man?
Entre-temps, des femmes sont entrées. Elles mesuraient la porte plissée et parlaient de la couleur et des dessins. J'ai ouvert un autre toboggan et j'ai voulu y tomber à nouveau, mais l'une des femmes m'en a empêché. Elle m'a demandé ce que je faisais et pourquoi je voulais sauter dans le toboggan. J'ai raconté mon histoire, celle d'avoir vécu dans deux pays et de ne pas connaître la vérité sur mon passé. Elle m'a dit que de nombreux petits enfants indiens venaient dans leur centre et qu'ils avaient encore des dossiers dans leurs archives. Je lui ai demandé si elle savait quelque chose sur moi, si des documents me concernant étaient encore disponibles quelque part. Elle m'a répondu qu'elle n'avait pas accès à cette documentation et qu'elle devait s'adresser au président de l'organisation. Elle m'a promis de se renseigner et m'a raccompagné à l'extérieur. J'ai fait le tour et me suis retrouvée devant l'entrée. Avec courage, je suis retournée à l'intérieur et j'ai vu une échelle géante dans l'imposant couloir. J'ai commencé à grimper l'échelle, car au sommet, j'ai vu une petite armoire suspendue quelque part. Qu'y avait-il dedans ? Je suis montée de plus en plus haut, jusqu'à ce que l'échelle se détache du mur. J'ai crié et j'étais terrifiée à l'idée de tomber.
L'échelle flottait d'avant en arrière et j'avais toutes les peines du monde à garder l'équilibre. Au moment où je tombais, une autre femme m'a rattrapée. Elle m'a transportée dans la pièce où se trouvait la table basse et m'a réconfortée : tout va bien, vous êtes encore là. J'ai demandé ce que faisait leur organisation pour les autres. Elle m'a chuchoté que l'organisation réalisait des adoptions, mais que les enfants disparaissaient souvent ou qu'elle donnait un foyer à des enfants volés. J'ai été stupéfaite et j'ai voulu quitter la pièce en courant. Elle a ajouté que ces pratiques n'avaient plus cours depuis dix ans et qu'elles avaient donné à l'organisation une nouvelle fonction : aider les personnes dans le besoin. Je lui ai dit que j'étais dans le besoin, que je rêvais de la vérité sur mon passé mais qu'il y avait des obstacles partout sur mon chemin. Elle m'a parlé doucement et m'a dit : nous sommes en train d'installer une nouvelle porte pliante colorée, celle d'un nouvel espoir et de nouvelles possibilités. Ne paniquez pas et continuez à croire en vous, la porte ouvrira de nouvelles voies. Peut-être avez-vous été volée, peut-être pas. Peut-être que la question restera sans réponse, peut-être pas.
J'ai quitté le bâtiment et je me suis rendue dans les champs. Ici, je pouvais me détendre. J'ai pleuré, la tristesse de ne pas être retrouvée, la tristesse d'être peut-être une enfant volée, la tristesse d'être abandonnée sont sorties. Une collègue passait par hasard et était elle-même désemparée par la situation. Elle m'a consolée, mais j'ai réalisé que je ne pourrais accepter les choses que si je laissais mon subconscient s'ouvrir complètement. Les émotions refoulées devaient sortir.
Et c'est ce que beaucoup d'adoptés ont du mal à accepter. Nous sommes humains, nous devons respecter notre propre rythme. Il faut du temps, toute une vie, pour trouver la paix intérieure et l'équilibre.
*Adoptionawarenessmonth *November *
In memoriam: Seena, who suddenly passed away the day before Adoptee Remembrance Day.
Ik kon niet goed in slaap geraken. Maar met dit mooie verhaal en de laatste zinnen waarmee je eindigde, geeft zoveel moed en kracht. Dankjewel alweer om je droom/ verhaal te delen.
Dikke knuffel,
Soraya